Imaginez un instant un enfant de trois ans, les yeux brillants d’excitation, qui vous annonce fièrement qu’il a « dé-dormi » son doudou. Cette petite phrase, à la fois maladroite et pleine de charme, illustre parfaitement la beauté et la singularité du langage enfantin, un jalon essentiel du développement de l’enfant.
Le langage enfantin ne se résume pas à un ensemble d’erreurs de prononciation ou de grammaire. Il s’agit d’une étape fondamentale dans le développement linguistique de l’enfant, un processus complexe et fascinant au cours duquel il apprend à maîtriser les codes de la communication verbale. C’est une forme d’expression unique, caractérisée par des simplifications phonétiques, des généralisations grammaticales audacieuses, des néologismes inventifs et des structures syntaxiques souvent plus directes et concises que celles des adultes. C’est par ce langage que l’enfant construit activement sa compréhension du monde qui l’entoure et affine sa capacité à interagir avec lui. Comprendre et accompagner le développement du langage chez l’enfant est primordial pour son épanouissement.
Comprendre le langage enfantin et ses étapes clés
Pour accompagner efficacement le développement du langage chez l’enfant, il est essentiel de comprendre les fondements de cette acquisition et les étapes clés qui la jalonnent. Ce processus complexe est influencé par une combinaison de facteurs biologiques, inhérents à l’enfant, et de facteurs environnementaux, liés à son contexte familial et social. En comprenant ces influences, nous pouvons mieux adapter nos interactions et offrir un soutien optimal à l’enfant dans son parcours linguistique. Nous verrons comment les prédispositions naturelles interagissent avec les stimuli extérieurs pour façonner la capacité de l’enfant à communiquer, contribuant ainsi à son développement cognitif et social.
Les fondements du développement langagier
Le développement du langage repose sur des bases solides, à la fois biologiques et environnementales. La prédisposition innée au langage, souvent attribuée à une « grammaire universelle », permet à l’enfant d’acquérir rapidement les règles de sa langue maternelle. Cependant, cette prédisposition ne suffit pas. L’environnement familial, social et culturel joue un rôle crucial en fournissant à l’enfant les modèles linguistiques et les interactions nécessaires à son apprentissage. La stimulation verbale, comme la lecture à haute voix, et les échanges affectueux sont des éléments indispensables pour favoriser l’émergence et le développement du langage. Le cerveau d’un enfant est particulièrement réceptif aux sons et aux structures linguistiques dès les premiers mois de sa vie, faisant de cette période une fenêtre d’opportunité pour l’acquisition du langage.
L’interaction humaine, et notamment la communication parents-enfant, est particulièrement importante pour le développement du langage. Parler à un enfant, lui lire des histoires, chanter des chansons, l’encourager à poser des questions, tout cela contribue à enrichir son vocabulaire et à développer sa compréhension du langage. Les nourrissons, même avant de pouvoir prononcer des mots, perçoivent les intonations, les rythmes et les expressions faciales qui accompagnent la parole. Ces signaux non verbaux contribuent à établir une communication significative et à encourager l’enfant à explorer le monde du langage, préparant ainsi le terrain pour l’expression verbale.
Les étapes clés du développement du langage
Le développement du langage se déroule en plusieurs étapes distinctes, chacune caractérisée par des acquisitions spécifiques en termes de vocabulaire, de grammaire et de capacité de communication. Ces étapes sont indicatives et peuvent varier d’un enfant à l’autre en fonction de divers facteurs, mais elles permettent de suivre la progression du développement langagier et de détecter d’éventuels retards. De la naissance aux premières phrases complexes, chaque étape est un jalon important dans la construction de la capacité à communiquer efficacement et à interagir avec le monde. Comprendre ces étapes clés permet aux parents, aux éducateurs et aux professionnels de la petite enfance de fournir un soutien adapté à chaque enfant, favorisant ainsi son épanouissement linguistique et cognitif.
- De la naissance à 6 mois : Le nourrisson produit des sons tels que des pleurs et des cris, babille en émettant des sons comme « gagaga » ou « bababa », et communique par des moyens non verbaux tels que les sourires et les pleurs. Il apprend progressivement à reconnaître la voix de ses parents et à réagir à différents sons de son environnement. La communication non verbale est prédominante à cet âge.
- De 6 à 12 mois : L’enfant commence à prononcer ses premières syllabes avec une intention communicative, comprend des mots simples comme « papa » et « maman », et imite les sons qu’il entend. Il peut commencer à associer des mots à des objets ou à des personnes familières, jetant ainsi les bases du développement lexical.
- De 12 à 18 mois : L’enfant connaît une « explosion lexicale », c’est-à-dire une augmentation rapide du nombre de mots qu’il connaît et utilise. Il utilise de nombreux mots isolés pour désigner des objets, des personnes ou des actions. Il peut utiliser une seule syllabe ou un seul mot pour exprimer une idée complexe, comme « auto » pour « Je veux faire un tour en voiture », démontrant ainsi une capacité de généralisation linguistique.
- De 18 mois à 3 ans : L’enfant construit des phrases simples de deux ou trois mots, utilise des pronoms pour se référer à lui-même et aux autres, et acquiert progressivement les règles de la grammaire. Son vocabulaire s’enrichit rapidement, et il commence à poser des questions pour comprendre le monde qui l’entoure, marquant une étape importante dans son développement cognitif.
- De 3 à 5 ans : L’enfant maîtrise de mieux en mieux la grammaire de sa langue maternelle, son vocabulaire devient plus riche et précis, et il est capable de raconter des histoires simples et cohérentes. Il peut comprendre des concepts abstraits et utiliser le langage de manière créative, démontrant une capacité croissante à manipuler les symboles et les idées. Les échanges verbaux deviennent plus complexes et sophistiqués.
Le langage enfantin dans ces étapes
Le langage enfantin, ou langage précoce, se manifeste de manière distincte à chaque étape du développement du langage. Chez les tout-petits, entre 1 et 3 ans, il se caractérise souvent par des simplifications phonétiques, où les sons complexes sont remplacés par des sons plus faciles à prononcer pour l’enfant. Par exemple, « chat » peut devenir « ta » ou « lapin » peut devenir « papin ». Ces erreurs de prononciation ne sont pas alarmantes ; elles témoignent de l’effort de l’enfant pour maîtriser les sons de sa langue, et sont une étape normale du développement phonologique. L’encouragement et la correction douce sont de mises.
Plus tard, entre 3 et 5 ans, l’enfant peut commettre des généralisations excessives des règles grammaticales, comme dire « J’ai allés au parc » au lieu de « Je suis allé au parc », appliquant incorrectement la règle de l’accord du participe passé. Cette erreur montre que l’enfant a compris la règle de la conjugaison des verbes, mais qu’il n’a pas encore appris les exceptions et les nuances de la grammaire française. De même, la création de néologismes, comme « dé-dormir » mentionné précédemment, est une preuve de la créativité et de l’imagination de l’enfant, qui explore activement les possibilités du langage. En inventant des mots, il teste les règles de formation des mots et enrichit son vocabulaire de manière personnelle et originale.
À l’âge de 3 ans, environ 89% des enfants utilisent un vocabulaire d’au moins 200 mots, leur permettant de communiquer leurs besoins et leurs envies de manière basique. Entre 4 et 5 ans, le vocabulaire d’un enfant s’enrichit en moyenne de 5 à 10 nouveaux mots par jour, grâce à son exposition à la langue et à ses interactions avec son environnement. Le recours à des structures syntaxiques simples aide l’enfant à structurer ses phrases et à se faire comprendre par son entourage. Ces phrases courtes et directes permettent à l’enfant de communiquer ses besoins, ses envies et ses observations de manière efficace, tout en apprenant à organiser ses pensées. Le langage enfantin est donc une étape naturelle et bénéfique, qui permet à l’enfant de progresser progressivement vers la maîtrise du langage adulte, en explorant et en expérimentant avec les règles de la langue.
Les variations individuelles du développement du langage
Il est important de souligner que le développement langagier varie considérablement d’un enfant à l’autre, en fonction de facteurs individuels et environnementaux. Il n’existe pas de calendrier strict à suivre, et chaque enfant progresse à son propre rythme. Certains enfants peuvent commencer à parler plus tôt que d’autres, tandis que d’autres peuvent avoir un vocabulaire plus riche ou une grammaire plus complexe à un âge donné. Ces différences individuelles sont normales et ne doivent pas être une source d’inquiétude excessive pour les parents, à moins qu’elles ne soient associées à d’autres signes de retard de développement.
Plusieurs facteurs peuvent influencer le développement langagier, tels que le tempérament de l’enfant, son environnement familial, son exposition à différentes langues et la présence d’éventuels troubles du développement. Un enfant timide ou réservé peut mettre plus de temps à s’exprimer, tandis qu’un enfant élevé dans un environnement stimulant et riche en langage aura plus de chances de développer rapidement ses compétences linguistiques. L’exposition à plusieurs langues peut également influencer le développement langagier, certains enfants bilingues ou multilingues pouvant connaître un décalage temporaire dans l’acquisition du vocabulaire dans une langue donnée. Il est crucial de respecter le rythme de chaque enfant et de lui offrir un soutien adapté à ses besoins individuels, en tenant compte de ses particularités et de son contexte. Environ 12% des enfants présentent un retard de langage passager, qui se résorbe généralement avant l’âge de 5 ans grâce à une stimulation adéquate. Environ 5% des enfants rencontrent des difficultés de langage plus persistantes, nécessitant un suivi orthophonique pour les aider à développer leurs compétences linguistiques.
Stratégies efficaces pour favoriser le développement du langage
Il existe de nombreuses stratégies simples et efficaces que les parents, les éducateurs et les professionnels de la petite enfance peuvent mettre en œuvre pour favoriser le développement du langage chez l’enfant. Ces stratégies consistent principalement à créer un environnement stimulant et propice à la communication, à encourager l’expression verbale et à offrir à l’enfant de nombreuses occasions de pratiquer le langage de manière ludique et enrichissante. En mettant en œuvre ces stratégies de manière cohérente et attentive, les adultes peuvent aider l’enfant à développer ses compétences linguistiques de manière optimale, en stimulant son intérêt pour le langage et en renforçant sa confiance en ses capacités à communiquer. L’objectif principal est de faire du langage une expérience positive et gratifiante pour l’enfant, en l’encourageant à explorer et à utiliser la langue avec plaisir et enthousiasme.
Créer un environnement riche en langage et communication
Un environnement riche en langage et en communication est essentiel pour stimuler le développement linguistique de l’enfant. Cela signifie parler à l’enfant régulièrement, lui lire des histoires, chanter des chansons, l’exposer à différentes formes de langage et l’encourager à participer à des conversations. La qualité des interactions verbales est plus importante que la quantité brute de mots entendus. Il est préférable d’avoir des conversations significatives et engageantes avec l’enfant, en l’écoutant attentivement et en répondant à ses questions, plutôt que de simplement lui parler sans l’écouter ni interagir avec lui. Un environnement linguistique stimulant favorise l’acquisition de vocabulaire, le développement de la grammaire et l’amélioration de la capacité à communiquer efficacement.
- Parler, parler, parler : Avoir des conversations régulières et stimulantes avec l’enfant est primordial pour son développement langagier. Décrivez ce que vous faites pendant que vous effectuez des tâches quotidiennes, posez-lui des questions ouvertes qui nécessitent plus qu’une simple réponse « oui » ou « non », écoutez attentivement ses réponses et répondez-y avec attention et intérêt. Encouragez-le à exprimer ses pensées, ses sentiments et ses idées, en lui offrant un espace sûr et valorisant pour communiquer.
- Décrire l’environnement : Nommez les objets, les actions et les sensations qui entourent l’enfant, en utilisant un vocabulaire riche et varié. Par exemple, dites « Regarde, c’est un arbre vert avec de grandes feuilles » ou « Tu sens le parfum délicat des fleurs dans le jardin ? ». Encouragez l’enfant à utiliser ses sens pour explorer le monde et à mettre des mots sur ses expériences.
- Commenter ce que fait l’enfant : Mettez des mots sur ses actions et ses pensées pendant qu’il joue, dessine ou effectue d’autres activités. Par exemple, dites « Tu es en train de construire une tour très haute avec des cubes ! C’est une belle tour ! Vas-tu ajouter une autre étage ? ». Montrez de l’intérêt pour ses créations et ses activités, et encouragez-le à les décrire avec des mots.
- Éviter le « bébéisme » excessif : Ne déformez pas systématiquement le langage pour l’adapter à l’enfant, en utilisant des mots simplifiés ou des expressions infantiles. Utilisez un langage correct et encouragez-le à s’améliorer progressivement en lui offrant un modèle linguistique approprié. Toutefois, il est important d’adapter votre langage au niveau de compréhension de l’enfant, en utilisant des phrases courtes et simples et en évitant les mots trop compliqués.
Lire et raconter des histoires : un tremplin pour le langage
La lecture et la narration d’histoires sont des activités précieuses et efficaces pour le développement du langage chez l’enfant. Les histoires exposent l’enfant à un vocabulaire riche et varié, lui apprennent les structures narratives et stimulent son imagination et sa créativité. La lecture à voix haute permet également à l’enfant d’entendre la prononciation correcte des mots et d’acquérir le rythme et l’intonation de la langue, améliorant ainsi sa compréhension orale. Les histoires sont un puissant moyen de transmettre des connaissances, des valeurs et des émotions, tout en favorisant le développement cognitif et émotionnel de l’enfant. De plus, le temps passé à lire des histoires avec un enfant renforce le lien affectif et crée des souvenirs précieux.
Choisissez des livres adaptés à l’âge et aux intérêts de l’enfant, en tenant compte de son niveau de compréhension et de ses préférences. Lisez à voix haute avec enthousiasme, en faisant des pauses pour interagir avec l’enfant et lui poser des questions sur l’histoire. Encouragez-le à raconter des histoires à son tour, même si elles sont courtes et simples, en lui offrant un espace pour s’exprimer et développer sa créativité. La bibliothèque rose, par exemple, propose plus de 1500 titres adaptés aux enfants de 3 à 12 ans, couvrant une large gamme de thèmes et de niveaux de lecture. Le prix moyen d’un livre pour enfants est d’environ 7,50 euros, ce qui en fait une activité accessible à la plupart des familles. Les bibliothèques locales offrent également une ressource précieuse pour emprunter des livres gratuitement et découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles histoires.
Chanter et jouer avec les mots pour apprendre en s’amusant
Les comptines et les chansons pour enfants sont un excellent moyen de favoriser la mémorisation, le développement phonologique et l’acquisition de vocabulaire de manière ludique et amusante. Les jeux de langage, tels que les devinettes, les charades, les jeux de rimes et les jeux de mots, stimulent la créativité, l’imagination et la réflexion linguistique. Inventer des mots et des histoires ensemble est une activité enrichissante qui permet à l’enfant d’explorer les possibilités du langage et de développer son sens de l’humour. Les jeux de mots encouragent également l’enfant à manipuler les sons et les structures de la langue, ce qui peut améliorer sa prononciation et sa compréhension des règles grammaticales.
De nombreuses études ont montré que la musique a un impact positif sur le développement du cerveau, notamment en stimulant les zones liées au langage, à la mémoire et à l’attention. Les chansons aident les enfants à apprendre de nouveaux mots, à développer leur sens du rythme et à améliorer leur prononciation de manière intuitive. Les jeux de mots, quant à eux, encouragent la réflexion linguistique et la manipulation des sons et des mots, ce qui peut renforcer les compétences en lecture et en écriture. Une étude a révélé que les enfants qui chantent régulièrement des comptines ont un vocabulaire plus riche et une meilleure compréhension de la grammaire que ceux qui ne le font pas. Les activités ludiques et créatives favorisent l’engagement actif de l’enfant dans son apprentissage et rendent l’acquisition du langage plus agréable et motivante.
L’importance de l’écoute active dans le développement du langage
L’écoute active est une compétence essentielle pour favoriser le développement du langage chez l’enfant. Elle consiste à écouter attentivement l’enfant, même s’il parle de manière maladroite ou utilise un langage enfantin, et à lui montrer que l’on s’intéresse à ce qu’il dit. Reformuler ses phrases en utilisant un langage correct, sans le reprendre de manière critique, est une façon de lui montrer qu’on l’a compris et de lui offrir un modèle linguistique approprié. Valider ses tentatives de communication, en lui montrant de l’intérêt pour ses pensées et ses sentiments, encourage la conversation et l’expression de ses émotions.
L’écoute active implique de se mettre à la hauteur de l’enfant, de le regarder dans les yeux et de lui accorder toute son attention. Il est important de créer un climat de confiance et de respect, où l’enfant se sent libre de s’exprimer sans crainte d’être jugé ou interrompu. L’écoute active favorise également le développement de l’estime de soi et de la confiance en ses capacités à communiquer, car elle montre à l’enfant que ses pensées et ses sentiments sont valorisés. En écoutant attentivement l’enfant, les adultes peuvent mieux comprendre ses besoins, ses intérêts et ses préoccupations, et adapter leur communication en conséquence.
Intégrer le langage dans les activités quotidiennes : un apprentissage continu
Le langage peut et doit être intégré dans toutes les activités quotidiennes de l’enfant, de la cuisine aux courses en passant par les promenades dans la nature et les moments de jeu. Cuisiner ensemble permet de nommer les ingrédients, de décrire les étapes de la recette et de parler des saveurs et des textures des aliments. Faire les courses est une occasion de parler des différents produits, de leurs couleurs, de leurs formes et de leurs utilisations. Se promener dans la nature permet de décrire les plantes, les animaux et les paysages, et de sensibiliser l’enfant à la beauté et à la diversité du monde qui l’entoure.
Ces activités permettent à l’enfant d’apprendre de nouveaux mots dans un contexte concret et significatif, ce qui facilite leur mémorisation et leur utilisation ultérieure. Elles stimulent également sa curiosité, son imagination et son envie d’apprendre de nouvelles choses. En intégrant le langage dans les activités quotidiennes, on fait de l’apprentissage une expérience naturelle, amusante et enrichissante, qui encourage l’enfant à explorer et à utiliser la langue de manière active et créative. De plus, ces moments partagés renforcent le lien affectif entre l’enfant et l’adulte et créent des souvenirs positifs associés à l’apprentissage du langage. On estime que 75% du vocabulaire d’un enfant est acquis à travers les activités quotidiennes.
Erreurs à éviter et quand s’inquiéter du développement du langage
Bien que le langage enfantin soit une étape normale du développement, il est important d’éviter certaines erreurs qui pourraient freiner sa progression et de savoir reconnaître les signes d’alerte qui pourraient indiquer un problème de langage nécessitant une intervention professionnelle. En étant attentif, informé et en agissant de manière appropriée, on peut aider l’enfant à surmonter les difficultés éventuelles et à développer pleinement ses compétences linguistiques. Un suivi régulier par un professionnel de la santé, tel qu’un médecin ou un pédiatre, est important afin de s’assurer du bon développement général de l’enfant et de détecter tout problème de langage de manière précoce.
Les erreurs à ne pas commettre avec le langage enfantin
Certaines attitudes et pratiques peuvent avoir un impact négatif sur le développement du langage de l’enfant et il est donc important d’en être conscient et de les éviter autant que possible. L’erreur la plus courante est de critiquer ou de se moquer du langage de l’enfant, même de manière involontaire, car cela risque de le décourager de s’exprimer et de nuire à son estime de soi. Il est également déconseillé de le forcer à parler, car cela peut créer de l’anxiété et bloquer sa communication. De même, ne pas lui accorder suffisamment d’attention ou le comparer à d’autres enfants peut également nuire à son développement langagier.
- Critiquer ou se moquer du langage de l’enfant : Cela risque de le décourager de s’exprimer, de nuire à son estime de soi et de créer une association négative avec le langage. Encouragez plutôt ses efforts et valorisez ses progrès, même minimes.
- Le forcer à parler ou à répéter des mots : Le laisser progresser à son propre rythme, respecter ses silences et lui offrir un espace sûr pour s’exprimer sans pression. La pression peut créer une anxiété contre-productive.
- Ne pas lui accorder suffisamment d’attention : Le manque d’interaction et de communication peut freiner considérablement le développement du langage. Accordez-lui du temps de qualité pour interagir, parler et jouer ensemble.
- Comparer son enfant aux autres enfants de son âge : Chaque enfant est unique et progresse à son propre rythme. Concentrez-vous sur ses propres progrès et encouragez-le à se surpasser, sans le comparer aux autres. La comparaison est une source de stress inutile.
Les signes d’alerte à surveiller dans le développement du langage
Certains signes peuvent indiquer un retard ou un trouble du langage chez l’enfant, et il est important de les reconnaître et de consulter un professionnel de la santé si l’on a des inquiétudes. Une absence de babillage à 12 mois, une absence de mots isolés à 18 mois, une absence de phrases simples à 2 ans, une difficulté à comprendre les instructions simples à 3 ans, une difficulté à se faire comprendre par son entourage à 4 ans ou un retard de langage associé à d’autres troubles du développement, tels que l’autisme ou la déficience intellectuelle, peuvent être des signes d’alerte. Il est également important de surveiller l’évolution du langage en fonction de l’âge de l’enfant et de comparer ses progrès à ceux d’autres enfants du même âge, tout en gardant à l’esprit les variations individuelles.
- Absence de babillage à 12 mois : L’absence de production de sons ou de syllabes répétées à cet âge peut indiquer un problème de développement de la parole.
- Absence de mots isolés à 18 mois : L’incapacité à prononcer des mots simples et reconnaissables à cet âge peut signaler un retard dans l’acquisition du vocabulaire.
- Absence de phrases simples à 2 ans : L’absence de combinaison de deux ou trois mots pour former des phrases simples à cet âge peut indiquer un retard dans le développement de la grammaire.
- Difficulté à comprendre les instructions simples à 3 ans : L’incapacité à suivre des instructions simples et à comprendre des consignes de base peut signaler un problème de compréhension du langage.
- Difficulté à se faire comprendre par son entourage à 4 ans : Si l’enfant a du mal à communiquer ses besoins et ses idées de manière claire et compréhensible à cet âge, cela peut indiquer un trouble de l’articulation ou de la fluence verbale.
- Retard de langage associé à d’autres troubles du développement : Un retard de langage qui s’accompagne d’autres signes de troubles du développement, tels que l’autisme, la déficience intellectuelle ou les troubles d’apprentissage, nécessite une évaluation et une intervention spécialisées.
Que faire en cas d’inquiétude concernant le développement du langage ?
Si vous avez des inquiétudes concernant le développement du langage de votre enfant, il est important de ne pas les ignorer et de consulter un professionnel de la santé, tel qu’un médecin de famille, un pédiatre ou un spécialiste du développement de l’enfant. Ils pourront évaluer la situation de manière objective et vous orienter vers un orthophoniste si nécessaire. L’orthophoniste est un professionnel de la santé spécialisé dans l’évaluation, le diagnostic et le traitement des troubles du langage, de la parole, de la communication et de la déglutition. Il pourra réaliser un bilan complet des compétences linguistiques de l’enfant et mettre en place un suivi adapté à ses besoins spécifiques.
Il est crucial de ne pas minimiser les inquiétudes et de consulter rapidement un professionnel, car plus le problème est détecté et traité tôt, meilleures sont les chances de succès. Une intervention précoce peut permettre à l’enfant de rattraper son retard, de développer pleinement ses compétences linguistiques et d’éviter des difficultés scolaires et sociales à long terme. N’hésitez pas à demander conseil et à vous faire accompagner par des professionnels qualifiés pour soutenir le développement de votre enfant.
L’importance cruciale d’une intervention précoce en orthophonie
L’intervention précoce en orthophonie est essentielle pour maximiser les chances de succès dans le traitement des troubles du langage et de la communication chez l’enfant. Des études ont montré que les enfants qui bénéficient d’une intervention précoce ont de meilleurs résultats à long terme que ceux qui sont pris en charge plus tardivement. L’intervention précoce permet de stimuler le développement du cerveau, de favoriser l’acquisition des compétences linguistiques et de prévenir les difficultés scolaires et sociales qui peuvent être associées aux troubles du langage. De plus, elle peut améliorer l’estime de soi et la confiance en ses capacités à communiquer, ce qui peut avoir un impact positif sur le bien-être général de l’enfant.
Plus de 6000 orthophonistes exercent en France en 2023, offrant des services d’évaluation, de diagnostic et de traitement des troubles du langage à des enfants de tous âges. Le coût d’une séance d’orthophonie varie en fonction de la région et du type de prestation, mais il est généralement pris en charge en partie par l’Assurance Maladie. Il est important de se renseigner auprès de sa mutuelle pour connaître les modalités de remboursement. N’hésitez pas à contacter un orthophoniste près de chez vous pour obtenir plus d’informations sur les services proposés et les modalités de prise en charge.
La patience, l’écoute, l’encouragement et une approche ludique sont les clés pour accompagner l’enfant dans son exploration du langage. Souvenons-nous que chaque petit mot, même inventé, est une victoire dans cette aventure passionnante. Chaque enfant développe son propre langage à son rythme, et l’important est de créer un environnement propice à l’expression et à la communication.